mercredi 15 juillet 2015

81 - "L'aquarelliste" de Béatrice Masini























Un roman intimiste
 
 
Bianca, une jeune aquarelliste anglaise est choisie par Don Titta, un "poète jardinier" italien pour réaliser un catalogue illustré  de son domaine.
 
Don Titta vit en Lombardie entouré de sa famille composée d' une femme douce et effacée, de cinq garnements, et d'une mère possessive qui régente le domaine de Brusuglio d'une main de maître.
 
Bianca n'appartient pas à la classe de son employeur, ni à celle de la domesticité.
Il va lui falloir composer...
Elle reste discrète mais observatrice, car vous vous en doutez, cette famille cache des secrets...
Elle est intriguée par Pia, l'une des petites servantes que toute la famille semble chérir. Pourquoi ?
 
Elle enquête et croit avoir compris les origines de Pia.
 
Elle a... tout faux !!!
 
Béatrice Masini est écrivain, éditrice et traductrice.
Quand je vous dirais qu'elle a traduit plusieurs Harry Potter, vous aurez compris que la diablesse s'y connaît pour nous rouler dans la farine avec un style parfait dans ce récit qui se passe en Italie au XIXème siècle.
 
Brillantissime !!!
 
 
L'aquarelliste a été largement couronné :
Prix de la Sélection Campiello
Prix Manzoni du meilleur roman historique
Prix des Lecteurs (sélection 2015)

Beatrice Masini
 
 
 

lundi 6 juillet 2015

80 - "La Survivance" de Claudie Hunzinger

























Un roman insolite et poignant

La "Survivance" est le nom d'une métairie en bien piteux état.

Et ses propriétaires, Sils et Jenny (la narratrice) le sont tout autant...

A l'aube de leur retraite, ils ont de sacrés problèmes de trésorerie. La faillite de leur librairie les pousse à se réfugier dans cette masure située à 1.000 mètres d'altitude dans le massif Breouzard,  en Alsace.

Ils ont acquis ce semblant de ferme, alors qu'ils étaient jeunes.
Ils avaient tenté d'y vivre, puis lassés au bout de quelques années, il l'avait abandonnée.
Quarante ans plus tard, ils y reviennent avec leur chienne Betty, leur ânesse Avanie et leurs cartons de livres.

Ils sont prêts à retaper les murs, colmater le trou dans le toit, installer des latrines, élaborer un jardin potager, faire ami-ami avec une nature sauvage dont les bruits inquiétants les remplissent d'effroi, à commencer par la chienne Betty... !

C'est Jenny qui s'investit le plus dans cette aventure qui se révèle être un farouche combat pour la survie au quotidien. En même temps, elle observe la nature et s'en émerveille.
Sils vit dans ses livres, nuit et jour et se passionne pour l'alchimie afin de retrouver les couleurs féériques des tableaux du peintre allemand Grünewald qui aurait paraît-il possédé une mine à cet endroit au XVème siècle.

Ce livre est bourré de références littéraires et scientifiques mais ce n'est jamais ennuyeux.
L'écriture de Claudie HUNZINGER est d'une merveilleuse poésie.

Magnifique!


Le prix Pierre Mac Orlan 2015 couronne Claudie Hunzinger | TdF  |  Livres &  Littérature | Scoop.it
  

Claudie Hunzinger est écrivain et plasticienne.
Elle a publié :
Bambois, la vie verte
Elles vivent d'espoir
La langue des oiseaux qui a reçu le prix Pierre Marc Orlan 2015


Son site :
http://www.claudie-hunzinger.com/

vendredi 3 juillet 2015

"Calligraphie des rêves" de Juan Marsé

...




















Sa vie est un roman !!!


C'est le premier livre de cet auteur que je lis, pourtant son premier roman est paru en 1961...
Il est vrai que je n'étais pas née... à ce genre de littérature, je veux dire !!!

L'écriture de Juan Marsé est très complexe et elle ne suit pas toujours une chronologie linéaire.

"Calligraphie des rêves" commence avec un chapitre assez comique (du moins le comique déjanté espagnol...) sur la tentative de suicide de Victoria Mir,  une femme d'une quarantaine d'années, un peu boulotte,  très "femelle", un brin ridicule et surtout très pathétique, qui, après être sorti de chez elle en courant comme une folle et avoir poussé un long cri rauque qui se termine en miaulements de petit chat, s'allonge en pleine rue sur les rails du tramway.

Evidemment, cela mobilise tout le quartier.
Je vis actuellement en Espagne et je peux témoigner que les espagnols sont très friands de ce genre de mises en scène de leurs états d'âme... C'est toujours grandiloquent et bruyant.

Chers lecteurs, il vous faudra patienter jusqu'au bout des quelques 400 pages de ce roman délirant, pour connaître la cause de cette tentative de suicide.

Entretemps, vous découvrirez les péripéties d'un adolescent "Ringo" (qui est en fait l'auteur) lié à sa voisine Victoria Mir et à sa fille Violeta.
La vie de "Ringo" (donc de Juan Marsé) est tout simplement bluffante.
Dans les meilleurs romans, on n'oserait pas inventer cette succession de tragédies et de rebondissements.

Pour le psychiatre Boris Cyrulnik, Juan Marsé serait un beau cas d'étude de résilience.

Vous l'avez compris "Calligraphie des rêves" montre qu' il est possible de s'évader de la grisaille quotidienne pour s'offrir un monde meilleur.

Un roman coloré, une belle invitation au rêve.





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Juan Marsé est né à Barcelone en 1933.
Son enfance est marquée par la guerre civile et ses privations.

En 1948, il entre comme apprenti dans un atelier de joaillerie qu’il quitte onze ans plus tard.
Autodidacte en écriture, il commence à publier des récits dans différentes revues à partir de 1958, année où il obtient le prix Sesamo pour sa nouvelle Nada para mori .
 
Son premier roman parait en 1961, année où il s'installe à Paris.
Il travaille alors comme laborantin à l’Institut Pasteur tout en traduisant des scénarios. Il y reste jusqu'en 1970.
 
De retour à Barcelone, il publie régulièrement romans et recueils de nouvelles qui lui valent différents prix littéraires.
Il est également scénariste.