mardi 25 avril 2017

165 - "La villa des secrets" de Rosanna Ley






Un petit roman léger et dépaysant ...


Après avoir un peu peiné sur la vie dépravée de Scott Fitzgerald et de sa folle épouse, j'avais besoin de m'aérer les neurones avec un livre qui fait du bien au cœur et à la tête... alors quoi de mieux qu'une petite virée en Sicile par le biais du livre de Rosanna Ley : "La Villa des Secrets".





L'héroïne s'appelle Tess, c'est une trentenaire célibataire, mère de Ginny, une jeune fille de 17 ans.
Elle apprend qu'elle vient d'hériter d'une incroyable propriété perchée sur une falaise avec vue sur la mer, en Sicile, d'où est originaire sa mère Flavia.

Or sa mère Flavia qui a quitté la Sicile pendant la seconde guerre mondiale pour se réfugier en Angleterre a coupé tout contact avec sa famille sicilienne. Elle refuse catégoriquement de parler de son passé et de revenir en Sicile.




Tess espère avec l'opportunité de cet héritage comprendre le passé de sa mère.
La vie ne s’improvise pas, elle se construit sur des bases solides où les non-dits familiaux n'ont pas leur place, et "La villa des secrets" nous en fournit l'exemple.

La construction du récit alterne le point de vue de Tess et celui de Flavia.

Cette escapade en Sicile pleine de couleurs, de saveurs et de parfums, nous livre aussi des recettes très savoureuses, celle que Flavia recopie avec amour dans un carnet pour le léguer à sa fille.




 C'est un livre agréable, sans prétention dont le principal intérêt réside dans la description de la Sicile et de ses coutumes.













Rosanna Ley a travaillé comme professeur d'écriture créative pendant plus de 15 ans.

 Rosanna a écrit de nombreux articles ainsi que 12 romans de fiction contemporaine publiés au Royaume-Uni, l'Allemagne, la Grèce et les États-Unis.

Ses livres sont inspirés par la culture et les paysages de l'Italie, de la Sicile et des îles Canaries et résonnent de voix féminines du passé et du présent, où mystère et secrets se côtoient.

Rosanna vit avec son mari à West Dorset près de la mer.


vendredi 14 avril 2017

164 - "F. Scott Fitzgerald" de Matthew J. Bruccoli






"La" biographie de référence !!!

La vie et l'oeuvre de F. Scott Fitzgerald divisent les opinions.

Il y a les partisans de Scott qui font de lui un "génie", l'auteur le plus talentueux de sa génération subissant la folie et les extravagances de son épouse Zelda.

Et il y a les défenseurs de Zelda, présentée comme la victime  de son mari et qui prétendent qu'elle a été la collaboratrice et même l'auteur de bien des œuvres signées par Fitzgerald. Les quelques extraits cités dans l'ouvrage témoignent du réel talent de Zelda et sembleraient accréditer cette thèse.


Fitzgerald et Zelda



Et puis, il y a  ... l'impartialité de l' auteur  Matthew Bruccoli, professeur d'anglais à l'Université de Caroline du Sud, auteur d'une bonne dizaine d'ouvrages sur Fitzgerald qui s'interdit de prendre parti et qui nous livre : "des faits, rien que des faits".

Fitzerald a conservé une quantité d'archives tout au cours de sa vie et il avait même l'habitude de faire un bilan lapidaire de chaque année !

Exemple page 187 pour l'année 1920 :
"Fêtes et mariage. Récompenses de l'année précédente.  Année la plus heureuse depuis mes dix-huit ans".


Fitzgerald et Zelda


Matthew Bruccoli ne nous dissimule aucun fait rigoureusement documenté.
Au cours des 650 pages de cette biographie nous assistons au succès (éphémère) de Fitzgerald puis à sa lente déchéance, à l'autodestruction de son couple, à son déclin d'auteur, à ses pertes financières, à son alcoolisme.

Extrait page 235 :
"Quantité des meilleurs auteurs américains ont été alcooliques à des degrés divers. Ce fut le cas de Fitzgerald, Faulkner, O'Neill, O'hara, Wolfe, Lardner, Hemingway, Lewis, Chandler et Hammett. Il y a sans doute un rapport entre l'alcoolisme et la créativité, mais rien ne permet d'affirmer que si les écrivains boivent, c'est parce qu'ils sont écrivains. Fitzgerald devint convaincu que l'alcool était nécessaire à sa création".



Hemingway et Fitzgerald à Paris

Fitzgerald semblait pourtant bien parti dans la vie !
Tout jeune, il rêve de gloire et en mars 1920, à l'âge de 24 ans,  il publie son premier roman "L'Envers du Paradis".  Dans la foulée il épouse l'excentrique Zelda Sayre, fille d'un Juge. Ils partent à Paris où ils côtoient Hemingway. Ils voyagent et déménagent beaucoup. Leur vie est faite de folie, de saouleries, de provocations, de tentatives de suicide, de névroses.
Fitzgerald arrive tout de même à produire "Gatsby le Magnifique", "Tendre est la nuit", "La fêlure"...
Quand Zelda est internée en hôpital psychiatrique, leur vie est depuis longtemps un enfer.

En 1939, il lui écrit :
Extrait page 546
"Tu étais "folle" au sens habituel, avant de nous rencontrer."

Leur fille Scottie est élevée par des proches.



Fitzgerald et sa fille Scottie


Couvert de dettes, (les traitements de Zelda et son hébergement coûtent très chers) Fitzgerald produit  des nouvelles à la chaîne ainsi que quelques scénarios. Beaucoup de ses écrits sont refusés.
On ne le reconnaît plus en tant qu'écrivain.

Il est hébergé par sa maîtresse Sheilah Graham une journaliste mondaine (qu'il a tenté de tuer au cours d'une de ses soirées bien  arrosées) quand il est terrassé par une crise cardiaque, le 21 décembre 1940.

Il avait seulement 44 ans...


Fitzgerald et Sheilah Graham, sa dernière compagne.


Les notices nécrologiques délivrèrent un message plein de condescendance :

Extrait page 29 :
"Sa carrière commence avec les années vingt et se termine approximativement avec elles.
L'envers du Paradis, son premier roman, fut publié au cours de la première année de cette décennie de gratte-ciel et de jupes courtes.
Entre ce premier livre et le dernier, publié en 1935, il n'en fait paraître que six autres.
Depuis cette date, quelques nouvelles, un scénario de film ou deux, résument pratiquement tout ce que produisit sa machine à écrire.
La promesse d'une brillante carrière ne fut jamais accomplie."

Le 10 Mars 1948, à l'hôpital psychiatrique de Highland, un incendie se déclara, faisant 9 victimes.
Parmi elles, se trouvait Zelda..
Elle fut enterrée aux côtés de son mari.









 Matthew J. Bruccoli   21 août 1931  -  4 Juin 2008
est le spécialiste mondial de Fitzgerald.
Cette biographie est le fruit de quarante ans de travail.








samedi 8 avril 2017

163 - "La mémoire des embruns" de Karen Viggers






Ai-je lu le même livre que Gérad Collard ?????

Cette histoire est "gentille" , mais elle est loin d'être... "sublime" !
C'est proprement écrit mais c'est aussi souvent très ennuyeux.
On n'est vraiment pas dans un livre "sublime" : il manque de souffle, d'émotion vraie, de littérature en somme. Il est  surcôté par les critiques, (surtout Gérard Collard !).


L'histoire : Mary est âgée et malade. Un jour, un homme surgit de son passé et lui remet une enveloppe contenant un secret de famille. Mary se sent déstabiliser et  décide alors de quitter le continent australien pour revenir vivre sur l'île de Bruny où elle a passé une grande partie de sa vie.






Jack son mari y était gardien de phare.
Ce retour sur son passé (et son secret) signe son adieu au monde.
Ses proches ne sont pas dupes et chacun réagit selon son caractère.



Sa fille Jan pour se donner bonne conscience voudrait la placer en maison de retraite, mais Mary fait de la résistance ! Il lui reste encore des choses à faire, des problèmes à régler sur l'île de Bruny...
Quant au fils Tom, c'est un taiseux qui n'en finit pas de ressasser ses échecs, mais qui est beaucoup plus proche de sa mère que ne l'ait la fille.

Le dernier protagoniste, c'est la nature... sauvage et hostile qui permet à Karen Viggers d'écrire de belles pages.


Un roman d'évasion au déroulement très, très lent avec une intrigue plutôt mince.











Karen Viggers est née à Melbourne.

Elle est vétérinaire et écrivain à ses heures.
Elle exerce dans divers milieux naturels, y compris l'Antarctique.

Elle vit aujourd'hui à Canberra où elle partage son temps entre son activité de vétérinaire et l'écriture.






......

dimanche 2 avril 2017

162 - "La loi des Sames" de Lars Pettersson







Au cœur de l'univers ancestral des Sames
 
Dans l'univers impitoyable du Grand Nord, en Laponie norvégienne, vivent les Sames.
Ils sont éleveurs de rennes selon des traditions ancestrales.
Ils obéissent à un certain code et perpétuent des coutumes et rituels qui leur sont propres.




Certains rêvent d'une vie meilleure et partent.
C'est le cas de la mère d'Anna qui s'est exilée en Suède, malgré la forte opposition de la famille.

Un jour Anna qui est substitut du procureur à Stockholm, reçoit un appel de sa grand-mère lui demandant de venir à Kautokeino pour l'aider à trouver un arrangement dans l'affaire de Nils son cousin éleveur de rennes,  accusé de viol.




En quittant le confort de sa grande ville et en retournant chez les Sames, dans ces contrées reculées et hostiles qui n'évoquent pour elle que de vagues souvenirs d'enfance, Anna ne se doute pas qu'elle va entreprendre un périple particulièrement aventureux et ... glacé ! Car on a froid avec elle, tout au long du livre !




Elle va être confrontée à la dure réalité du quotidien des Sames,  à leurs conditions de vie extrêmes, aux clans qui se déchirent, à leur silence, à leurs non-dits,  à la mafia locale, aux membres corrompus.

Mais ce périple de 3 semaines dans le Grand Nord, va permettre à Anna de renouer avec sa famille maternelle et de retrouver ses racines. Elle va éprouver un sentiment d'appartenance au peuple Same que sa mère avait eu le courage de quitter .






C'est un bon polar scandinave, original, doublé d'une aventure humaine.
La nature sauvage y joue un rôle important.









L'auteur LARS PETTERSSON a travaillé pour la télévision suédoise pendant de nombreuses années.

C'est au cours d'un tournage qu'il a découvert le peuple Same dans les années 1990.

Depuis il y passe tous ses hivers...