vendredi 29 septembre 2017

178 - "Maigret à Vichy" de Georges Simenon







Maigret fait une cure...

Incroyable n'est-ce-pas ?!
Mais à la cinquantaine passée, le commissaire gros jouisseur devant l'éternel est rattrapé par son foie. Que voulez-vous ? On ne peut pas impunément boire bière sur bière, fumer la pipe sans arrêt et se goinfrer des plats en sauce amoureusement concoctés par Madame, sans en payer le prix.

Suivant les sages conseils de son médecin, Jules part donc en cure à Vichy, accompagné de Madame.

Un peu de repos et quelques verres d'eau ferrugineuse vont lui nettoyer l'organisme.

Pour passer le temps, Maigret se promène beaucoup avec Madame et il observe les autres curistes.

Son regard est particulièrement attiré par une jolie femme solitaire, mystérieuse, hautaine, habillée souvent de couleur lilas. Elle écoute, tout comme le couple Maigret, les concerts donnés dans le kiosque à musique.

Puis un jour, il ne la voit plus.
Et pour cause ! Elle a été assassinée...

Lorsqu'on découvre la vérité, elle est tout simplement ... monstrueuse.
Cette femme était véritablement une araignée vénéneuse emprisonnant patiemment la victime dans sa toile pour s'octroyer une vie confortable.
Et nous, eh bien, nous nous sentons moralement du côté du tueur !

Un livre à savourer comme un gros bonbon !





Georges Simenon est né à Liège (Belgique) le 12 février 1903
et il est mort à Lausanne (Suisse) le 4 septembre 1989.

D'abord journaliste, auteur sous différents pseudonymes de romans populaires, il créa en 1931 le personnage de Jules Maigret qui le rendit universellement célèbre.

Il publia sous son nom plus de 200 romans, 155 nouvelles et 25 textes autobiographiques.



lundi 18 septembre 2017

177 - "Thérapie" de David Lodge






La crise existentielle d'un "bobo" racontée avec humour...


Lawrence Passmore a presque 60 ans et il est scénariste d'un feuilleton populaire à succès intitulé : "Les gens d'à côté".
Il a une femme belle et intelligente, une voiture rapide, tape à l'œil et gaspilleuse d'énergie,  une superbe maison avec jardin, un appartement confortable près des studios où se tourne sa sitcom et une amie de cœur qu'il fréquente régulièrement.








Mais voilà qu'un jour,  Aïe ! Aïe ! Ouille ! une douleur fulgurante au genou l'oblige à consulter.




Les analyses, radios et examens ne détectent aucune anomalie.
Serait-ce psychique ?

Sally, sa femme lui cite Saint Paul (IIème épître de Paul aux Corinthiens):
"Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter..."

-Mais en quoi cela s'applique-t-il à mon genou ? réplique Lawrence, je trouve ce texte assez obscur

-Précisément, lui dit Sally. Personne ne sait en quoi consistait pour Paul l'écharde dans la chair.
C'est un mystère.
Tout comme ton genou !"






Lawrence de plus en plus déprimé, se lance alors dans une recherche frénétique d'une thérapie miracle proposée par les médecines parallèles.
Aromathérapie, yoga, acupuncture, encens, bougies, séances chez la psy, tout y passe...
Jusqu'à ce qu'il lise par hasard Kierkegaard et en tombe raide dingue !
Il faut dire que Lawrence est toujours dans l'excès...






Mais je ne vous révèlerai pas par quel miracle son état va s'améliorer.

David Lodge traite son sujet avec un humour dévastateur qui n'est pas sans me rappeler celui de Woody Allen mêlé à des réflexions brillantes et sensibles que n'auraient pas désavouer Sartre.
Je me suis franchement amusée à lire "Thérapie" que je vous recommande chaleureusement.


Un pur régal !!!








David John Lodge, né le 28 janvier 1935 à Brockley dans le sud de Londres, est un universitaire spécialiste de littérature et un écrivain britannique.

Peintre des travers et des maux de son pays, l'Angleterre, David Lodge connaît un succès retentissant pour ses ouvrages à l'humour caustique.





lundi 11 septembre 2017

176 - "Maigret, le chien jaune" de Georges Simenon








Du Maigret, pur jus...

L'action se passe à Concarneau.

Nos narines frémissent aux odeurs de tabac et s'agacent aux relents de bière.
Et puis, il y a le spectacle peu reluisant des repas frugaux et bien gras, les regards sournois et méprisants des notables qui ont certainement tous des tas de secrets bien honteux à cacher.

Tout ce petit monde provincial s'épie en se se souriant hypocritement.

Un noctambule est blessé un soir en sortant de l'hôtel de l'Amiral.
Seul témoin : un chien jaune, maigre et bien moche qui disparaît mystérieusement et reparaît quand on ne s'y attend pas.






Il y a aussi une serveuse énigmatique et un médecin antipathique qui nous fait des crises de nerfs à répétition et va se coucher au lieu de soigner ses patients.

Bref, heureusement que Maigret est là, placide, fumant sa pipe, emmitouflé dans son chaud manteau, réfléchissant à toutes ses énigmes.

Un récit tout en atmosphère et bien captivant.








Simenon, dont on célèbrait en 2003 le centenaire de la naissance, est né à Liège (Belgique) le 12 février 1903 et mort à Lausanne (Suisse) le 4 septembre 1989.

D'abord journaliste, auteur sous différents pseudonymes de romans populaires, il créa en 1931 le personnage de Maigret qui le rendit universellement célèbre.

Il publia sous son nom plus de 200 romans, 155 nouvelles et 25 textes autobiographiques.



lundi 4 septembre 2017

175 - "Les grandes marées" de Jacques Poulin







L'enfer, c'est les autres !!!


Extrait :
- Que vous faut-il pour être heureux, demanda le nouveau patron
- Vous n'auriez pas une île déserte par hasard ? répliqua Teddy Bear.
- J'en ai une : l'île Madame.


Et c'est ainsi que fut exaucé le souhait de Teddy Bear, le traducteur de bandes dessinées.





Teddy Bear vit enfin heureux :
seul sur une île, partagé entre son travail de traduction de bandes dessinées, ses dictionnaires étymologiques, son rôle de gardien de l'île minuscule "Madame" et son fidèle compagnon, le chat "Matousalem".

Son patron lui rend visite en hélicoptère une fois par semaine pour le ravitailler et récupérer les traductions.







Un jour le patron débarque avec Marie, une jeune et jolie jeune fille.
Elle a peu de bagages, quelques livres et un chat dénommé "Moustache".

La vie s'organise.







Mais hélas pour le traducteur, d'autres invités débarquent à chaque grande marée, tous plus farfelus les uns que les autres.
Et il faut apprendre à vivre en société sur le territoire minuscule.
L'ambiance évolue et on comprend vite que le piège le plus dangereux qui menace les hommes ce sont les ... autres !!!

Le gentil conte va virer au cauchemar et la fin sera cruelle.


L'auteur Jacques Poulin revisitant le mythe du paradis perdu, nous offre une parabole sur la vie et ses pièges (les pièges en fait ce sont "les autres"...) et des réflexions sur :
- le travail intellectuel, 
- la solitude de l'écriture, 
- la création en général
- la puissance des mots  (Teddy cherche toujours le mot juste, parfois jusqu'à l'obsession).



Un livre formidable que je vous conseille vivement !








Né au Québec, Jacques Poulin a vécu à Paris de nombreuses années.
Pudique et intimiste, faisant appel à une grande économie de moyens, son oeuvre, plusieurs fois récompensée par des prix littéraires, compte onze romans, dont les plus récents sont La traduction est une histoire d’amour (Leméac / Actes Sud, 2006), L’anglais n’est pas une langue magique (Leméac / Actes Sud, 2009) et L'Homme de la Saskatchewan (Leméac / Actes Sud, 2012).                           





vendredi 1 septembre 2017

174 - "Le dernier américain" de Elizabeth Gilbert






Un livre témoignage sur "Eustace Conway"... Formidable !!!


Eustace Conway est né le 15 Septembre 1961 en Caroline du Sud, et c'est un PERSONNAGE INCROYABLE !!!
Il fallait tout le talent d'Elizabeth Gilbert pour nous raconter l'extraordinaire parcours de cet aventurier écolo.




Extrait du "Dernier Américain" page 11 :
"A 7 ans, il était capable de lancer un couteau sur un tronc d'arbre avec assez d'adresse pour y clouer un tamia. A dix, il pouvait atteindre au tir à l'arc, un écureuil en train de détaler à quinze mètres devant lui.

Quand il entra dans sa treizième année, il partit en forêt, seul et sans le moindre outil en poche. Il se construisit un abri où il passa une semaine entière en ne subsistant que des ressources de la nature.

Quand il eut dix-sept ans, il quitta sa famille pour s'installer en montagne où il vécut sous un tipi fabriqué de ses propres mains ; il allumait du feu en frottant deux bouts de bois l'un contre l'autre, se baignait dans des torrents glacés et s'habillait de peaux d'animaux qu'il chassait pour se nourrir."





Depuis, Eustace Conway n'a cessé de prêcher que la meilleure façon de vivre est la façon "primitive".
Il a réussi à acheter 43 hectares de terre appelées "Ile de la Tortue" où les bruits que l'on entend sont seulement ceux du bourdonnement de sa scie à chaîne et le cri des aigles.






Eustace estime que cet endroit représente : "un petit bol de verdure, intact et naturel, entouré de béton et d'autoroutes"...  On peut y voir, "un exemple parfait et verdoyant de ce à quoi le monde entier ressemblait autrefois."

Il a toujours pressenti que le chemin de consommation effrénée dans lequel s'est engouffré le monde ne peut le mener qu'à sa perte. Il aimerait par son exemple en inverser le cours. Eustace est un doux dingue !

Fascinant, il est aussi irritant... par son côté mégalo de monsieur-je-sais-tout.







L'auteur Elizabeth Gilbert a passé de longues semaines à ses côtés pour en dresser un portrait aussi juste que possible et nous montrer l'homme sous son vrai jour, loin du folklore monté en épingle par les médias qui le qualifient volontiers de "prophète"...


"Le dernier américain" ? un livre qui m'a emballé...
à lire absolument !!!







L'auteur Elizabeth Gilbert