mercredi 24 juin 2020

280 - "Riquet à la houppe" d'Amélie Nothomb





Perrault revisité par Amélie Nothomb



«Nous devrions faire un enfant ensemble, il aurait ma beauté et votre intelligence», aurait un jour déclaré Marilyn Monroe à Albert Einstein.
À quoi le physicien aurait répondu: «Oui, mais imaginez que ce soit l'inverse.»

La rencontre de l'intelligence et de la beauté est un archétype qui n'a pas fini de faire flamber les imaginations. Amélie Nothomb s'en donne à cœur joie avec ce thème.


Voici donc l’histoire d'un garçon prénommé Déodat et d'une fille appelée Trémière

Déodat est aussi laid et brillant que Trémière est belle et indolente.

Nous suivons le parcours semé d'embuches de ces deux personnages depuis leur conception en passant par leur naissance et ce jusqu' à l’âge adulte.

Ils font les frais de jugements de la société qui n'aime pas les différences.
Lui choque son entourage par sa laideur proprement inconcevable chez un enfant :

Extrait :
« Le sommet fut atteint par la méchante tante Épziba :– Ma pauvre Énide, tu te remets ?
– Oui. La césarienne s’est bien passée.
– Non, je veux dire, tu te remets d’avoir un gosse aussi vilain ? »


Au fil des chapitres, l'enfant puis le jeune homme fait de sa laideur, sa force tant elle le définit comme un être à part. Au lieu de s’apitoyer sur son sort, il va passer au-delà de son handicap et jouir de son intelligence.



Il faut aimer le style Amélie Nothomb c'est à dire son côté décalé, son humour, sa poésie, sa philosophie et aussi son … cynisme pour apprécier ce récit.
Ce roman dont le thème peut paraître superficiel ne l'est pas.
Amélie Nothomb nous invite à nous poser les bonnes questions.

Qui sommes-nous pour juger les gens sur leur physique et leur esprit?


J'ai bien aimé ce "Riquet à la Houppe" que j'ai dégusté comme un bonbon









Amélie Nothomb est une romancière belge née 13 août 1967 à Kobé au Japon.

Ses livres font partie des meilleures ventes littéraires parmi le public francophone et certains sont traduits en plusieurs langues.

Ce succès est en partie dû à son attachement à la culture nippone, retranscrit dans plusieurs de ses romans, et à son style d'écriture.