vendredi 3 juillet 2015

"Calligraphie des rêves" de Juan Marsé

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Sa vie est un roman !!!


C'est le premier livre de cet auteur que je lis, pourtant son premier roman est paru en 1961...
Il est vrai que je n'étais pas née... à ce genre de littérature, je veux dire !!!

L'écriture de Juan Marsé est très complexe et elle ne suit pas toujours une chronologie linéaire.

"Calligraphie des rêves" commence avec un chapitre assez comique (du moins le comique déjanté espagnol...) sur la tentative de suicide de Victoria Mir,  une femme d'une quarantaine d'années, un peu boulotte,  très "femelle", un brin ridicule et surtout très pathétique, qui, après être sorti de chez elle en courant comme une folle et avoir poussé un long cri rauque qui se termine en miaulements de petit chat, s'allonge en pleine rue sur les rails du tramway.

Evidemment, cela mobilise tout le quartier.
Je vis actuellement en Espagne et je peux témoigner que les espagnols sont très friands de ce genre de mises en scène de leurs états d'âme... C'est toujours grandiloquent et bruyant.

Chers lecteurs, il vous faudra patienter jusqu'au bout des quelques 400 pages de ce roman délirant, pour connaître la cause de cette tentative de suicide.

Entretemps, vous découvrirez les péripéties d'un adolescent "Ringo" (qui est en fait l'auteur) lié à sa voisine Victoria Mir et à sa fille Violeta.
La vie de "Ringo" (donc de Juan Marsé) est tout simplement bluffante.
Dans les meilleurs romans, on n'oserait pas inventer cette succession de tragédies et de rebondissements.

Pour le psychiatre Boris Cyrulnik, Juan Marsé serait un beau cas d'étude de résilience.

Vous l'avez compris "Calligraphie des rêves" montre qu' il est possible de s'évader de la grisaille quotidienne pour s'offrir un monde meilleur.

Un roman coloré, une belle invitation au rêve.





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Juan Marsé est né à Barcelone en 1933.
Son enfance est marquée par la guerre civile et ses privations.

En 1948, il entre comme apprenti dans un atelier de joaillerie qu’il quitte onze ans plus tard.
Autodidacte en écriture, il commence à publier des récits dans différentes revues à partir de 1958, année où il obtient le prix Sesamo pour sa nouvelle Nada para mori .
 
Son premier roman parait en 1961, année où il s'installe à Paris.
Il travaille alors comme laborantin à l’Institut Pasteur tout en traduisant des scénarios. Il y reste jusqu'en 1970.
 
De retour à Barcelone, il publie régulièrement romans et recueils de nouvelles qui lui valent différents prix littéraires.
Il est également scénariste.