lundi 16 mai 2016

129 - "Flaubert" de Michel Winock






Une biographie très documentée

Savez-vous qu'avant qu'il ne devienne chauve, Gustave était un beau gosse ? !!!
Il était très grand : 1m 83, à une époque où ses amis atteignaient à peine 1m 65... Il avait le regard langoureux et évidemment il plaisait beaucoup aux femmes.

Et voilà où le bas blesse, notre Gustave les aimait, mais surtout dans ses songes.
La toute première, Elisa, il n'avait que 15 ans, elle en avait le double. Il se contentait donc de l'admirer et d'en rêver.
La seconde, Louise Colet, on pourrait dire que ce fut une vraie liaison car elle a duré 8 ans. Mais en 8 ans, il l'a rencontré seulement ... quatre fois !!!
Puis il y eut Juliet. Celle-ci, il ne pouvait pas la voir souvent, car "maman" avait besoin de lui !
Concernant les autres femmes de sa vie, je vous laisse le plaisir de la découverte.

Puis "maman" a bien voulu le laisser partir en voyage avec son ami Maxime Ducamp.
A l'époque l'orientalisme était très à la mode.
Hélas notre bellâtre en est revenu profondément marqué (voir Salammbô). Les pâtisseries orientales l'ont fait grossir. Il a perdu ses cheveux et contracté une bonne vérole !
Déjà usé par ses crises d'épilepsie et la syphilis, le pauvre Gustave avait peu de chance de faire de vieux os. Il est mort à 59 ans.

Entretemps, il a beaucoup écrit. L'écriture pour lui était une nécessité.
C'était un perfectionniste qui travaillait la syntaxe comme personne.
Financièrement il était à l'abri du besoin, puisque son papa, un brillant chirurgien mort prématurément, lui avait laissé un confortable héritage.

Son dégoût de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (c'était un vrai mufle !) ni par la foi en Dieu (il ne croyait à rien et surtout pas en un Dieu quelqu'il soit) ni par un idéal politique (il allait où le portait le vent...) mais il l'a traduit en écriture avec talent.

Ses romans ont déchaîné les critiques.
Zola et Sainte Beuve ont été ses soutiens.
Mais Barbey d'Aurevilly et les Frères Goncourt l'ont éreinté.

Michel Winock a très bien inscrit la vie de Flaubert dans son contexte historique avec une mine d'informations passionnantes.
Il a su dressé le portrait intime et époustouflant d'un écrivain aussi contradictoire que son époque et qui a tout sacrifié à son art.







Michel Winock, professeur émérite à Sciences-po, cofondateur de la revue L'Histoire en 1978, est l'auteur entre autre de : Le Siècle des intellectuels... Parlez-moi de la France... Jeanne et les siens ... Clemenceau ...   Le XXe siècle idéologique et politique... Madame de Staël... François Miterrand...