jeudi 12 mai 2016

128 - "Lola Bensky" de Lily Brett







Mi-chèvre... mi-chou...



Nous sommes en 1967.
Lola Bensky, jeune australienne d'origine polonaise se retrouve à 19 ans  chargée d'interviewer les plus grandes rock stars pour le magazine australien Rock-Out.

C'est ainsi que cette curieuse grosse fille, tartinée de fond de crème et affublée de faux cils va parler bigoudis avec Jimi Hendrix, sexe avec Mick Jagger, régime et calories avec Mama Cass, homosexualité avec Janis Joplis.

Ses questions souvent naïves vont nous révéler les zones d'ombres de ces dieux du rock.

Mais en fait, à travers ses interviews, Lola Bensky parle surtout d'elle-même et de son mal être. Et là, elle en fait des tonnes sur :

Sa judéité...
(extrait)
- Tu es juive ? a demandé Jimi Hendrix
- Très.

Ses parents...
(extrait)
"Mes parents ont chacun de leur côté survécu à Auschwitz, le camp de la mort nazi, mais bien qu'ils s'en soient tirés, une partie d'eux-mêmes est restée là-bas."
« L’espace que la majorité des autres parents gardent disponible pour leurs enfants est chez eux occupé par le passé. » dit Lola Bensky qui ispo facto fait revivre le passé de ses parents. Les allusions constantes à Auschwitz et la description des barbaries infligées aux victimes par les nazis émaillent le récit là où on ne s'y attend pas.
Comment peut-on mélanger des choses archi-légères à des horreurs  ?
Je n'apprécie pas du tout, mais alors pas du tout ! cette fascination crapoteuse pour la barbarie et l'humiliation derrière la façade d'une apparente dénonciation.
Ames sensibles abstenez-vous de lire ce livre.
Certains passages sont franchement insoutenables. A vomir...

Son poids...
Au fil des pages, Lola nous gave avec son poids, ses régimes et ses calories. Elle se trouve grosse.
Son esprit semble accaparé par ses régimes amaigrissants.

Ses amours...
A l'inverse des  jeunes de son âge, Lola n’arrive pas à se détendre et quelquefois elle se demande où a pu passer sa sexualité ! C'est d'ailleurs l'occasion pour elle de nous resservir la sexualité dépravée des camps de concentration.


Ce livre n'est pas vraiment une autobiographie, et pas vraiment une fiction.
Ce n'est pas un livre léger. Ce n'est pas un livre grave.
Il est mi-chèvre, mi-chou.
Quant au style, cela ressemble plus à du bavardage qu'à une écriture littéraire.






http://www.lilybrett.com/