lundi 4 juillet 2016

134 - "Les New-Yorkaises" de Edith Wharton







Un roman paru en 1927, mais terriblement d'actualité !

L'auteur Edith Wharton  (1862 - 1937) décrit avec subtilité, ironie et humour les états d'âme d'une certaine classe new-yorkaise qui se croit obligée de suivre les règles d'une société archi snob quelqu'en soit le coût !

Chaque personnage est englué dans un archétype totalement éloigné de la réalité.




En premier, nous avons la richissime Pauline Manford dont la vie est réglée comme du papier à musique. Elle court de galas de charité en dîners mondains aidée en cela par une armada de personnel, secrétaire, chauffeur, majordome, cuisinière etc... totalement à sa dévotion pratiquement nuit et jour.

Ensuite il y a les personnages "secondaires", ses maris et ses enfants qui tentent d'échapper au bel ordonnancement de sa vie, mais qui lui doivent tant...




"Les New-Yorkaises" est un roman psychologique fascinant avec une flopée de personnages tous plus vénaux les uns que les autres (sauf Nona, la fille de Pauline), hypocrites, et sacrément allumés (comme Lita, la belle fille)
En nous révélant petit à petit l'envers du décor, ce récit nous permet d'assister au lent affaissement des conventions,  aux fissures qui craquèlent, à la tombée des masques et on attend avec impatience l'explosion finale qui... finalement n'aura pas lieu, car chez "ces gens là", même les scandales on arrive à les étouffer.

Le style d'Edith Wharton est éblouissant de finesse et d'élégance. C'est un auteur de talent. Elle a été l'amie proche de quantités d'écrivains comme Henri James, Paul Bourget, Anna de Noailles, André Gide, Jean Cocteau... Et j'en oublie certainement.


Une belle et divertissante lecture !







Edith Wharton  (New York 1862  -  Saint Brice la Forêt 1937)


Sa famille appartenait à la haute société new-yorkaise qu'elle décrit avant tant de talent !
Elle passe une partie de son enfance en Europe (Paris, Florence ou encore en Allemagne) puis à New York en 1874.
A partir de 1907, elle s'installe définitivement en France.

D'une intelligence et d'une imagination exceptionnelles, elle achève sa première nouvelle, "Fast and Loose", à l'âge de 15 ans et publie un recueil de poèmes à compte d'auteur, en 1878.
Ensuite, elle n'arrêtera pas d'écrire...
 Entre autres : "L'Écueil" (1912), "Eté" (1917), "Le temps de l'innocence" (1920) pour lequel elle reçoit le prix Pulitzer....
A sa mort, elle laisse un dernier roman inachevé "Les Boucanières", qui sera publié à titre posthume en 1938.