vendredi 17 avril 2015

"Le roman des châteaux de France" de Juliette Benzoni





Un sacré voyage dans le passé !



L'auteur Juliette BENZONI vous ouvre tout grand les portes des nombreux châteaux qui jalonnent les routes de notre belle France.

Témoins de notre Histoire, théâtres d'évènements bien souvent extravagants, ces monuments livrent leurs secrets dans ce livre bien épais ! Il aurait pu s'appeler "le dictionnaire des châteaux de France"...

C'est une occasion romanesque de revisiter les clefs de notre passé et de méditer sur les coulisses des grands évènements de l'Histoire.

C'est ainsi que Juliette BENZONI nous emmène avec son écriture si particulière dans le sillage de ces guerriers, de ces seigneurs (et bien souvent saigneurs...) dans les lieux qu'ils ont édifié ou désiré, habité ou ... hanté , de connaître leurs pérégrinations, leurs destins souvent hors normes et de se heurter bien souvent au mystère de leur personnalité.

Nous visitons les classiques : Chenonceaux, Chambort, Château Gaillard, Combourg, Carrouges où les chevaliers s'éprenaient des fées... à l'Elysée, le théâtre de bien des drames ! Mais aussi et surtout,  nous prenons connaissance d'une foule de "petits" châteaux anonymes qui ont  bien souvent eu une grande et tragique histoire.

Dans ces récits, la légende se mêle à la réalité pour mieux nous faire rêver.

Ce gros volume ne se lit pas d'une traite. Il serait indigeste...

Les histoires sont souvent d'une inégale qualité, mais ô combien intéressantes.

Pour Juliette BENZONI
Pour l'Histoire de la France

Vous devez lire cet épais volume (petit à petit...)
 



 
 
Passionnée d'histoire depuis l'enfance, Juliette Benzoni est née le 30 Juin 1920 à Paris.
 
Figurant au palmarès des écrivains les plus lus des Français,
elle a su conquérir 50 millions de lecteurs dans plus de 20 pays.
 

Voici un excellent et pittoresque PORTRAIT de Juliette BENZONI
écrit par : Pascale NIVELLE (pour Libération)
 
 
Vocation : A 9 ans, dans un manuel d'histoire, elle découvrait Jeanne d'Arc sur son bûcher. Depuis, Juliette Benzoni a toujours une héroïne sur le feu. Elle a publié 57 romans d'environ 500 pages tirés à 300 millions d'exemplaires, selon son éditeur, certains traduits en 22 langues. En Russie, on trouve des pastiches signés Benzoni. Ses sagas font pleurer en finnois et en hébreu. «Un cas d'espèce, assure Patrick de Bourgues, son éditeur chez Plon, elle court dans la catégorie Cartland et Higgins Clark.» Dans le genre très français du roman historique, des fresques en trois tomes, intitulées Dans le lit des reines, Félicia au soleil couchant, les Emeraudes du prophète" Où Louis XIII fleurette avec une courtisane aux yeux violets, tandis que le cardinal de Richelieu ourdit en son dos des complots. L'histoire de France est vue par des yeux toujours féminins, toujours énamourés. Juliette, alias Fiora, Hortense ou Sylvie, batifole à Valmy, intrigue au Louvre, séduit les princes, mais ne change jamais le cours de l'Histoire. Entre concubines imaginaires, enfants faussement naturels et amours illégitimes, elle prête aux têtes couronnées des dialogues d'un romantisme échevelé. Et retombe toujours sur ses dates et ses pattes.

Alain Decaux, un admirateur, ne l'a jamais surprise en flagrant délit d'anachronisme: «Victor Hugo, Alexandre Dumas" elle est dans la veine des grands romanciers historiques. Et c'est bien, car des gens qui n'ouvriront jamais une thèse d'histoire vont lire Benzoni. Ils auront appris quelque chose.»

«Je suis une romancière populaire», se présente, modeste, Juliette Benzoni. C'est une petite dame très dynamique aux cheveux blancs. Entre mamy gâteau et Tatie Danielle, un personnage d'Agatha Christie, qu'elle adore d'ailleurs. «J'apporte simplement du plaisir. Mais ça n'intéresse pas la presse, car je n'ai pas de message à délivrer.» Les gazettes littéraires, les historiens, les meilleurs libraires snobent son succès: «Je suis très isolée, vous savez.»

Bernard Pivot a fait savoir qu'elle n'avait pas besoin d'Apostrophes pour vendre ses livres. Elle n'est invitée ni aux dîners en ville, ni aux prix littéraires. Mais peut lui chaut, comme dirait la ravissante Fiora la Florentine (quatre tomes). Juliette a son public, comme Max Gallo ou Henri Troyat, ses modèles, ont les leurs. Le bouche à oreille et France Loisirs, dit-elle, font de plus grands miracles que les critiques. Et Lionel Jospin lui a personnellement décerné la Légion d'honneur l'an dernier. Un article dans Esprit ne l'aurait pas estourbie davantage. «Ça m'est tombé dessus comme un jour de grand vent.»

Elle habite à Saint-Mandé, en banlieue parisienne, depuis «l'an de grâce 1935». Avec sa fille, son chien et une dévouée Maria. Le pavillon est en location, le Titien accroché au-dessus de la commode est une copie. Chaque fin d'été, elle part en villégiature à La Trinité-sur-Mmer. Chaque soir, elle regarde Questions pour un champion. Et, chaque semaine, joue au Loto. Comme des millions d'autres dames de son âge. La différence, c'est qu'elle écrit les livres que les autres lisent, et qu'elle redoute, au fond, de gagner: «Si je décrochais le gros lot, je crois que je perdrais mon autre chance.»

Destin : A 30 ans, ses proches auraient parié davantage sur le Loto que sur sa plume. Juliette n'avait encore rien écrit, et élevait ses deux enfants auprès de son mari, médecin. Quand celui-ci meurt d'une crise cardiaque, elle doit travailler. Par hasard, elle écrit ses premières lignes, des réclames pour les pâtes Mélusine. Puis une petite annonce du Figaro, «on demande des gens sachant écrire», décide de son destin. Juliette Benzoni est engagée à Confidences, journal du coeur, pour broder des histoires d'amour. Experte en eau de rose, passionnée d'histoire depuis sa rencontre avec Jeanne au bûcher, elle complique bientôt le genre avec les Confidences de l'histoire. Puis un éditeur, Opéra Mundi, qui cherche un concurrent au filon des Angélique, la saga sirupeuse de Serge et Anne Golon, confie la tâche à Juliette. Avec un seul conseil: «Tout passe par l'héroïne, elle voit tout.» A 42 ans, elle pond 800 pages d'un coup, son premier roman. La série des Reines tragiques sera publiée en feuilleton dans France-Soir, adaptée pour la télévision et traduite en neuf langues. Vingt ans après, comme disait son ancien confrère, Juliette Benzoni était multimillionnaire.

Sa recette ? Elle finit un livre et recommence. Deux par an.  «C'est tout simple. Je me lève à six heures et demie et j'écris trois pages.» Elle explique: «Je suis un rat de bibliothèque qui n'a pas une histoire terrible et qui raconte celles des autres. Je m'évade de ma vie.» Un second mari, emporté à son tour par une attaque. Et le fils, mort brutalement lui aussi" le malheur n'est romantique que dans les livres. Dans le monde de Juliette, les gens meurent quand elle le décide, «c'est pratique, quand je ne sais plus quoi faire d'eux», l'amour est toujours chaste et les crimes ne restent pas impunis. Elle a ses bons Louis (XIII, XVI) et ses méchants (XIV), ses jours heureux (avant 1789), ses époques épiques (la guerre des chouans), un amoureux (Bertrand Du Guesclin). Sa plume court du Moyen Age aux années 30, «après, c'est mon époque, et cela ne m'intéresse pas». Toujours dans le sillage des rois et des puissants, l'héroïne valse de passion en aventure.

Et dans la vie? «L'amour, la politique" c'est moins bien aujourd'hui, non?» Juliette raconte l'Exposition coloniale de 1931 au bois de Vincennes, Paris occupé" Pas passionnant, elle y était. Son deuxième mari était officier de spahis en Indochine. Plus tard, il devint adjoint au maire RPR de Saint-Mandé, et elle était de son avis. Aujourd'hui, elle espère que Jean Marie Le Pen, natif de La Trinité-sur-Mer, ne lit pas ses livres. «Je déteste cet homme! La chose que je lui ai le moins pardonnée, c'est d'avoir anschlussé Jeanne d'Arc"» Un peu fière, Juliette Benzoni ajoute: «Je me suis quand même offert le luxe d'envoyer quelques coups de patte à Hitler et Mussolini» (le Boiteux de Varsovie, quatre tomes).

Les impôts: «Si je savais l'anglais, j'aurais émigré en Irlande. Encore qu'un dimanche anglais est aussi ennuyeux qu'un dimanche en Suisse.» Sa hantise, c'est surtout «que l'inspiration flanche». «Un mauvais livre, ça fiche tout par terre», assure-t-elle. Pour conjurer ses angoisses de débutante, «je suis toujours morte de trouille quand je remets un manuscrit», elle s'enferme dans son antre, que personne ne visite. Une chambre-bureau, à l'étage de son pavillon où elle a enfermé sa vieille machine à écrire et son imagination. Elle apprend des vers et des numéros de téléphone par coeur, afin de ne pas perdre la mémoire. Pour un détail sur la bataille de Valmy, elle peut rester éveillée jusqu'à l'aube. Le lendemain, elle quête la précision dès l'ouverture des Archives nationales ou de sa librairie de quartier.