vendredi 19 octobre 2018

219 - "Thérèse Desqueyroux" de François Mauriac




Un classique qui ne se démode pas !


L'histoire est inspirée d'un fait divers authentique qui à l'époque a défrayé la chronique.

Henriette-Blanche Canaby était l'épouse d'un courtier en vins du quai des Chartrons à Bordeaux. Elle fut accusée d'empoisonner son mari qui fut sauvé grâce à l'intervention d'un médecin.
L'avocat de l'accusée, un ténor du barreau, joua sur les failles du dossier, l'absence de certitude du côté des experts et surtout sur … l'incroyable soutien du mari rescapé !!!




Le 28 Mai 1906, la cour d'assises de Bordeaux acquitta Henriette-Blanche Canaby du crime d'empoisonnement mais la condamna à quinze mois de prison pour les fausses ordonnances qu'elle avait établies afin de se procurer le poison.

François Mauriac avait dix sept ans quand il assista aux audiences du procès et il fut fasciné par "la petite silhouette de l'accusée entre deux gendarmes, de son air traqué, de son regard et de sa bouche mince". Il en fit une héroïne !!!


Le film de Claude Miller avec Audrey Tautou (Thérèse) et Gilles Lellouche (Bernard le mari)




Mais une héroïne immorale, égoïste, indifférente à tout ce qui n'était pas elle, dénué d'amour et d'instinct maternel, allant jusqu'à trahir sa meilleure amie qui avait toute confiance en elle.

Thérèse Desqueyroux est le portrait d'une jeune femme solitaire, prisonnière d'une société rigide et hypocrite qui lui refuse la liberté de mouvement dont elle rêve pour accéder à sa propre existence.
Rien ne se passe comme elle le souhaite : elle trouve son mari ennuyeux, sans intérêt. Elle est déçue par son père qui ne vit que pour la politique et le pouvoir.





Alors, elle rêve d'autre chose. Autre chose qu'elle a du mal à définir mais qui ne correspond pas à l'image idéale que l'on se fait de la femme bonne mère, bonne ménagère soumise à son mari. Elle étouffe sous le poids des conventions sociales et insidieusement et presque par hasard, elle commencera à empoisonner son mari… espérant se libérer de cette vie morose.

Attention, le roman de Thérèse Desqueyroux est une fiction inspirée par l'acte commis par Henriette-Blanche Canaby, mais est totalement étranger à la vraie vie et à la personnalité de l'accusée. François Mauriac a pris cet évènement comme prétexte pour dénoncer les tares de la bourgeoisie de province, ici à Bordeaux, et pour analyser les méandres du cœur humain. Ce qu'il a fait avec brio.




Lisez ou … re-lisez Thérèse Desqueyroux !



 
François Mauriac né le 11 octobre 1885 à Bordeaux
et mort le 1er Septembre 1970 à Paris
 
 
 
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