Roman bouleversant !
Guillaume est un enfant laid, timide et introverti.
Paule sa mère, le surnomme "le Sagouin" et elle ne voit en lui que des genoux cagneux, des cuisses maigrichonnes et surtout… et surtout ! cette abominable lèvre inférieure pendante comme l'est celle de son père, le baron Galéas de Cernès, un être dégénéré et faible que Paule a épousé en croyant faire un beau mariage.
Le malheureux et pitoyable baron Galéas de Cernès échappe à la mainmise de sa femme et de sa mère, la redoutable baronne en se rendant chaque jour au cimetière pour s'occuper des tombes, laissant à sa mère le soin de diriger d'une main de fer toute la famille, pendant que Paule la belle-fille biberonne en cachette.
Seule, Fräulein, la gouvernante, très attachée au baron Galéas et à Guillaume apporte un peu de tendresse et de chaleur à ces deux êtres malheureux.
Or un jour, alors que tout le monde s'accorde à considérer le petit Guillaume comme perdu, Paule se sort enfin de sa torpeur et se décide à aller voir le couple d'instituteurs du village, pour leur demander avec toute l'arrogance qui la caractérise, des cours particuliers pour Guillaume. Après quelques tergiversations, le couple accepte de recevoir Guillaume.
Pour l'enfant, cette rencontre sera un éblouissement comme s'il sortait d'un tunnel obscur pour aborder la lumière…
Mais les préjugés sont tenaces et les égoïsmes des uns et des autres encore plus !
Je ne vous en dis pas plus. Je ne veux pas dévoiler le dénouement.
François Mauriac a mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille d'aristocrates décadents. L'intrigue est très ramassée, condensée. Le style est épuré mais puissant.
Une œuvre d’une intensité incroyable
François Mauriac né le 11 octobre 1885 à Bordeaux
et mort le 1er Septembre 1970 à Paris